Butyrate, rôles et dosage

Le butyrate est un acide gras à chaine courte produit par les bactéries résidant dans le colon. Il est la « nourriture » de nos cellules du colon, mais possède de multiples bienfaits.

Le but de cet article est de vous présenter en détails ce qu’est le butyrate, ses rôles et son dosage. Car oui, le butyrate se dose et est l’un des marqueurs les plus intéressant reflétant notre santé intestinale.

Qu’est-ce-que le butyrate

Le butyrate est un acide gras à chaine courte (AGCC) produit par certaines bactéries résidant dans le colon. Il est le principal acide gras à chaine courte et celui ayant le plus de propriétés bénéfiques. Le propionate et l’acétate sont les deux autres AGCC présents en quantité importante.

 

Bactéries productrices de butyrate (Markowiak-Kopeć & Śliżewska, 2020)

 

 

 

Rôles & bienfaits

C’est au colon ce que la glutamine est aux cellules de l’intestin grêle : la source énergétique préférée de ces cellules (représente 70% de l’énergie des cellules du colon), stimulant ainsi leur croissance et renouvellement (Markowiak-Kopeć & Śliżewska, 2020).

Le butyrate diminue le pH ce qui augmente l’absorption des derniers minéraux, et inhibent la croissance de pathogènes (Rivière et al., 2016).

Le butyrate est connu pour son rôle protecteur du cancer du côlon et améliore les symptômes de la maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique (MICI). Il exerce un rôle anti-inflammatoire puissant et diminue le stress oxydatif (Markowiak-Kopeć & Śliżewska, 2020; Rivière et al., 2016).

Le butyrate semble aussi avoir un rôle à jouer dans l’axe intestin-cerveau (Liu et al., 2018).

Pour finir, le butyrate favorise la sensation de satiété, complétant ainsi son effet bénéfique en cas de troubles métabolique (surpoids et autre) (Rivière et al., 2016). Le butyrate pourrait être l’une des stratégies en cas de diabète de type 2 (Arora & Tremaroli, 2021; McNabney & Henagan, 2017)

 

Source: Hamer et al., 2008

 

 

Conséquences d’un taux bas (et élevé) de butyrate

Un taux bas d’acides gras à chaine courte et notamment de butyrate à de multiples conséquences :

  • Risques accrus de cancer du côlon et de MICI
  • Risque augmenté d’allergies
  • Risque de dysbiose de putréfaction (lié au pH trop basique)
  • Surpoids

Ces taux bas sont très souvent la conséquence d’une alimentation pauvre en fibres et le reflet d’une consommation de sucre et céréales affinés.

Toutefois, des taux augmenté d’AGCC ne sont pas une bonne chose non plus !

Des taux élevés d’AGCC sont retrouvés en cas de dysbiose associée au « syndrome de l’intestin irritable » (SII). Ils peuvent traduire un excès d’apport en fibres ou d’une mauvaise digestion de ces dernières et pourquoi pas une dysbiose de fermentation.

Le butyrate étant une substance énergique, en excès (mais aussi en manque) peut induire des troubles du poids.

 

Quand et comment doser le butyrate

Parce qu’il est l’un des marqueurs les plus pertinents pour avoir une idée de la santé intestinale, le dosage du butyrate peut être fait en prévention et en cas de troubles de santé.

Son dosage est indiqué dans diverses situations :

  • Dans un contexte inflammatoire
  • Antécédents familiaux et personnel de cancer du colon
  • Suspicion dysbiose de putréfaction
  • Allergie
  • Surpoids
  • Fatigue
  • Régime particulier avec excès ou manque de fibres ou de protéines (végéta*ien, cétogène, pauvre en FODMAPs …)
Dosage du butyrate et autre acides gras à chaines courtes chez laboratoire Lims
Dosage du butyrate, propionate et acétate, laboratoire Lims

 

 

Régime pauvre en FODMAPs et butyrate

Le régime pauvre en FODMAPs est un régime thérapeutique et en aucun cas à suivre à long terme. Au bout de 6 semaines, ce régime alimentaire a plus de risque que de bénéfices.

En effet, en privant les bactéries de nourriture, elles ne vont pas pouvoir produire des substrats essentiels à notre santé, dont le butyrate. Plus d’infos sur les risques de l’alimentation pauvre en FODMAPs ici.

Où doser le butyrate

Le dosage des AGCC dont le butyrate est réalisé par des laboratoires privés (Lims, Synlab…). L’analyse coute ~70€ (non remboursé).

C’est une analyse via réalisé avec un échantillon de selles. Aucune préconisation alimentaire n’est à suivre en amont du test. Toutefois, il ne faut pas prendre d’antibiotiques ni de laxatifs dans les 2 semaines précédant l’analyse.

 

Comment augmenter naturellement le butyrate

Si le taux est bas, alors on peut directement se supplémenter en butyrate (ici) ou en son précurseur (ici), notamment si l’augmentation de la consommation de fibres n’est pas recommandée dans l’immédiat (par risque d’augmenter les troubles digestifs).

Le butyrate est comme un levain : il joue le rôle de starter mais il faudra surtout nourrir les bactéries productrices de butyrate afin de stimuler leur croissance. Elles pourront ensuite synthétiser du butyrate en quantité suffisante.

La consommation en fibres via les végétaux (fruits dont la banane, légumes notamment asperges, artichaut, oignons, ail, poireaux, et céréales) est essentielle pour donner aux bactéries de quoi produire du butyrate.

Les amidons résistants que l’on trouve dans les pommes de terre cuites consommées froides (idem pour le riz et les légumineuses), est également un excellent substrat pour les bactéries productrices de butyrate.

En fin, la pectine que l’on trouve dans la pomme et les agrumes (membranes) est très intéressante.

 

 

En parallèle, on peut utiliser une supplémentation en fibres tels que :

  • Le psyllium
  • La gomme de guar partiellement hydrolysée
  • La gomme arabique = fibres d’acacia

 

Ces fibres vont augmenter la prolifération de bactéries productrices de butyrate (et autres AGCC) telles que Roseburia et des  Bifidobactéries (Ohashi et al., 2015). La gomme de guar est généralement très bien tolérée, et est même conseillée en cas d’IMO.

Vous trouverez un mélange de ces trois fibres chez Nutri&co. et acacia + gomme de guar chez ginette&josiane.

 

Code nutri&co JJ757

 

fibres servant à nourrir les bactéries productrices de butyrate

Code Ginette&Josiane julietteja10

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Références

Arora, T., & Tremaroli, V. (2021). Therapeutic potential of butyrate for treatment of type 2 diabetes. Frontiers in Endocrinology, 12, 761834.

Hamer, H. M., Jonkers, D., Venema, K., Vanhoutvin, S., Troost, F., & Brummer, R. J. (2008). The role of butyrate on colonic function. Alimentary pharmacology & therapeutics, 27(2), 104-119.

Liu, H., Wang, J., He, T., Becker, S., Zhang, G., Li, D., & Ma, X. (2018). Butyrate: a double-edged sword for health? Advances in nutrition, 9(1), 21-29.

Markowiak-Kopeć, P., & Śliżewska, K. (2020). The effect of probiotics on the production of short-chain fatty acids by human intestinal microbiome. Nutrients, 12(4), 1107.

McNabney, S. M., & Henagan, T. M. (2017). Short chain fatty acids in the colon and peripheral tissues: a focus on butyrate, colon cancer, obesity and insulin resistance. Nutrients, 9(12), 1348.

Ohashi, Y., Sumitani, K., Tokunaga, M., Ishihara, N., Okubo, T., & Fujisawa, T. (2015). Consumption of partially hydrolysed guar gum stimulates Bifidobacteria and butyrate-producing bacteria in the human large intestine. Beneficial microbes, 6(4), 451-455.

Rivière, A., Selak, M., Lantin, D., & Leroy, F. (2016). Bifidobacteria and butyrate-producing colon bacteria: importance and strategies for their stimulation in the human gut. Frontiers in microbiology, 7, 206602.

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