L’analyse des métabolites organiques urinaires (MOU et DMI)

L’analyse des métabolites organiques urinaires (MOU et DMI) est un test de biologie fonctionnelle. Cet article a pour but de présenter ses objectifs et intérêts.

A chacun sa dysbiose

Lorsque l’on souffre de troubles digestifs, on a très souvent une dysbiose. Les symptômes expérimentés peuvent nous mettre sur des pistes. Il existe plusieurs types de dysbiose.

Note : on parle ici de dysbiose affectant le microbiote intestinal car d’autres microbiotes (vaginal, buccal, pulmonaire, cutané peuvent être affecté)

  • SIBO : prolifération de bactéries dans l’intestin grêle
  • IMO : prolifération d’achées (autre micro-organisme) pouvant affecter l’ensemble du tube digestif
  • Une prolifération fongique, appelé couramment « candidose »
  • Une dysbiose de fermentation, caractérisée par un excès de bactéries utilisant les sucres/glucides et fibres comme substrat
  • Une dysbiose de putréfaction, caractérisée par un excès de bactéries utilisant les protéines alimentaires mal digérés comme substrat
  • Une dysbiose liée à un manque de diversité microbienne dans le tube digestif ou à la présence de bactéries à caractère pathogène touchant l’estomac (ex Helicobacter pylori) ou les intestins
  • La présence de parasites (même si ceux-ci font partie de notre tube digestif et ne doivent pas être considérés comme néfaste à tous les coups. L’éradication de ces parasites dépendra de la situation

 

Identifier le type (ou les types) de dysbiose(s) est important car cela permet de réaliser un protocole adapté.

Par exemple, en cas de dysbiose de fermentation, un régime pauvre en FODMAPs pourra être efficace. Toutefois, en cas de dysbiose de putréfaction, limiter les FODMAPs ne soulagera pas les symptômes, puisque ces bactéries utiliser des protéines/acides aminés et non des sucres.

 

Comment identifier la dysbiose

Plusieurs tests existent.

Pour identifier un SIBO et un IMO, on utilise un test respiratoire où l’on mesure l’hydrogène, le méthane (et le CO2 pour vérifier la fiabilité de l’analyse) pendant 3 heures. Plus d’info ici.

Pour mettre en évidence la présence excessive d’Hélicobacter pylori, on utilise là aussi un test respiratoire (à l’urée marquée) ou via des biopsies (prélèvements) réalisées lors d’une fibroscopie.

L’analyse métagénomique permet d’avoir une cartographie des microbes résidents dans le colon. On peut aussi mesurer les déchets ou éléments produits par ces bactéries. Cela permet d’avoir un point de vue indirect mais aussi plus simple d’interprétation. On retrouve par exemple le test des acides gras à chaine courte mesurant notamment le butyrate.

Le MOU/DMI est un test analysant les déchets produits par ces microbes.

 

Analyse_microbiote

 

But de l’analyse de métabolites organiques urinaires

Le DMI (ou MOU selon l’appellation des laboratoire) mesure les métabolites (« déchets ») des bactéries et levures. Cette analyse permet de mettre en évidence la présence d’une dysbiose et de préciser le type (fongique, fermentation ou putréfaction).

C’est une analyse urinaire réalisable à la maison. Des précautions pré-analytique existent. Cette analyse n’est pas remboursée et se réalise par le biais de laboratoires spécialisé en médecine fonctionnelle.

L’interprétation du test doit être effectué par une personne formée. En effet, à la réception du test des conseils seront donné par un algorithme. Or, bien que l’intelligence artificielle flambe, rien ne remplace à mon avis l’analyse par l’Humain formé et ayant une expérience de terrain. Cette analyse nous donne beaucoup d’infos et tant qu’à payer une centaine d’euros, autant en tirer toutes les données.

Le DMI va aussi apporter des informations concernant l’une des phase de détox du foie (la sulfoconjugaison) via le rapport benzoate/hippurate.

 

Pour qui

Ce test est une analyse fonctionnelle. Il est important de s’assurer que vos symptômes ne soient pas l’expression d’un trouble lésionnel. Seul un médecin ou gastroentérologue pourra poser le diagnostic.

Si votre médecin vous a dit que vous aviez le syndrome de l’intestin irritable (ou colopathie fonctionnelle, c’est la même chose), alors c’est le début de l’enquête : il faut chercher les « coupables » (et croyez-moi, les aliments sont rarement en cause, même s’ils peuvent aggraver les symptômes selon les cas).

Mener l’enquête se fera par l’interprétation de vos symptômes et de votre hygiène de vie via un professionnel de santé. Suite à cette première enquête (qui dure environ 45 min dans ma pratique),on pourra émettre de hypothèses. Selon les hypothèses, on pourra les vérifier via l’hygiène de vie et l’alimentation. Par exemple, s’il on suspecte une intolérance au lactose, alors on pourra mettre en place une alimentation sans/pauvre en lactose pendant 2 semaines pour vérifier l’hypothèse.

En cas de doutes (plusieurs causes peuvent induire des symptômes similaires), on pourra utiliser des analyses biologiques « de base » (prise de sang dosant des micronutriments, anticorps…) et des analyses de biologie fonctionnelle.

 

 

Qu’en dit la science

Le test des métabolites organiques urinaires (MOU et DMI) n’est pas 100% approuvé par la communauté scientifique « classique ». C’est un test de biologie fonctionnelle, cherchant à identifier les dysfonctions à l’origine de vos symptômes.

Les tests de biologie fonctionnelle sont peu étudiés (par manque de financement, d’intérêt pharmaceutiques…), mais ne doivent pour autant pas être négligés.

En effet, utiliser des tests validés comme la calprotectine fécale mettant en évidence une grosse inflammation est utile lorsque les symptômes sont lésionnels. Or, pour les troubles d’ordre fonctionnel (SII, SOPK…), ces tests ne sont pas assez précis.

En pratique, l’usage de ces tests permettent de cibler le problème et donc de personnaliser au maximum les conseils et protocole donnés.

 

Exemple d’analyse de métabolites organiques urinaires

Voici un exemple de DMI

 

 

 

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