Différences entre intolérances, hypersensibilités et allergies alimentaires
Quelles sont les différences entre intolérances, hypersensibilités et allergies alimentaires ?
Il y a beaucoup de confusion vis-à-vis de ces trois termes alors que ce sont 3 choses bien différentes. Voici donc un article qui je l’espère, éclairera vos lanternes !
L’allergie alimentaire
L’allergie alimentaire induit une réaction de notre système immunitaire. Cette réaction va provoquer un certain nombre de symptômes d’une gravité différente, et ce, même lorsque l’aliment contenant l’allergène est consommé en petite quantité.
Les symptômes sont divers : nez qui coule, diarrhées, sensation de brulure et gonflement dans la bouche, crampes abdominales, difficulté à respirer, nausée et vomissement, éruptions cutanées…
L’allergène est la plupart du temps une protéine. Le premier contact avec l’allergène n’induit pas de symptômes mais l’organisme va sécréter des anticorps, les immunoglobulines E (IgE) qui vont se fixer sur les mastocytes (type de cellules immunitaires).
A partir de la deuxième rencontre entre les anticorps et l’allergène, les mastocytes vont être stimulés. Ils vont induire la sécrétion d’histamine et d’autres moyens de défenses de l’organisme. Ces molécules chimiques vont engendrer des réactions inflammatoires à différents endroits du corps : bouche, intestins, poumons, peau, cœurs et vaisseaux sanguins.
L’allergie alimentaire peut être mortelle dans les cas les plus sévères : c’est la réaction anaphylactique. Elle touche l’ensemble des systèmes de l’organisme : cardio-vasculaire (troubles du rythme cardiaque), neurologique (malaise, voire syncope), respiratoire (crise d’asthme), cutané et muqueux (œdème de Quincke, urticaire diffus).
Législation & fréquences des allergies
14 allergènes communs sont obligatoirement étiquetés si le produit acheté en contient : lait, poisson, crustacés, arachides, soja, fruits à coques, moutarde, graines de sésame, sulfite*, lupin, mollusque, œufs, céleri, le gluten. On peut cependant être allergique à n’importe quel aliment. (3)
*Bien que les sulfites induisent des réactions de type-allergique chez certaines les personnes, ils ne sont pas à proprement parler des allergènes. Ils n’induisent pas la sécrétion d’IgE.
Chez l’adulte, les allergies alimentaires les plus fréquentes en France sont celles provoquées par la consommation de certains fruits tels que la pomme, poire, prune, pêche, abricot, fraise, kiwi*, les poissons, crustacés et/ou mollusques, le gluten, le soja, le céleri, la moutarde, le sésame et le lupin. (4)
Chez l’enfant, les principaux allergènes sont la ou les protéines retrouvées dans l’œuf, les arachides, les protéines de lait de vache, la moutarde, le poisson, les fruits à coque et le gluten. (4)
Tandis que les manifestations cutanées (urticaire aiguë, dermatite atopique) ou digestives (coliques du nourrisson) prédominent au cours de l’allergie aux protéines du lait, les manifestations cutanéo-muqueuses, digestives et broncho-pulmonaires prédominent à l’âge adulte. (7)
L’allergie alimentaire touche environ 1 personne sur 50 (1). Le diagnostic se fait en trois étapes : la première est l’étape clinique (interrogatoire), puis biologique (sanguin et prick-test) et enfin une étape de tests et examens complémentaires (comme les tests de provocation orale) peut être menée.
*Les allergies alimentaires peuvent également être dues à des allergies croisées avec un pneumallergène, c’est-à-dire avec une substance responsable d’une réaction allergique atteignant l’appareil respiratoire.
Pneumallergènes | Trophallergènes (=allergène contenu dans un aliment et/ou boisson) |
Armoise, ambroisie | Céleri, carotte, fenouil, cumin, poivre vert, persil |
Bouleau, aulne, noisetier | Pomme, prune, poire, cerise |
Latex | Avocat, châtaigne, kiwi, banane, noisette, melon, papaye |
Graminées | Tomate, céréales, petits pois |
Blattes | Crustacés |
Chat | Porc |
(7)
Futurs et jeunes parents, bon à savoir
Si le lait de vache déclenche une réaction chez un bébé, l’allergie disparait dans 80 % des cas vers l’âge d’un à deux ans. De même, 60% des enfants allergiques à l’œuf « guériront » vers l’âge de 3 ans. En revanche, les allergies aux arachides, oléagineux, poissons et/ou crustacés ont moins de chances de disparaitre. (4)
La diversification alimentaire semble jouer un rôle dans l’apparition des allergies. Contrairement à ce que l’on croyait, la réintroduction très tardive ne semble pas prévenir l’apparition des allergies.
L’hypersensibilité alimentaire
L’hypersensibilité alimentaire induit également une réponse immunitaire mais différente de l’allergie (pas de sécrétion d’IgE mais parfois IgA ou IgG). Les symptômes seront essentiellement localisés au niveau du tube digestif.
Il est souvent difficile de faire le lien entre les symptômes et les aliments en cause. L’identification se fait par un test sanguin ou de façon empirique via un protocole d’élimination/réintroduction.
L’intolérance alimentaire
Cette fois ci, le système immunitaire n’est pas impliqué. Les symptômes des intolérances alimentaires touchent principalement le tube digestif, mais peuvent également induire des maux de tête ou de la fatigue.
Les intolérances alimentaires peuvent se manifester via l’induction :
- D’une distension abdominale (ventre qui gonfle) etdes symptômes intestinaux. C’est de loin les symptômes les plus courants.
De nombreux sucres sont naturellement moins bien absorbés que d’autres. Les polyols par exemple sont très faiblement absorbés par notre corps. A fortes doses ils vont induire une accélération du transit menant à la diarrhée. L’intolérance au lactose induit ce même phénomène. Les FODMAPs sont donc des coupables bien connus mais ne sont pas les seuls.
- Des réponses spécifiques aux aliments contenant de fortes dose de substances bioactives ou de molécules chimiques présentent naturellement ou ajoutées durant le processus de fabrication. Les exemples les plus communs sont : café, salicylates, les amines, le glutamate, les colorants et autres additifs alimentaires.
L’intolérance au lactose
L’intolérance au lactose (sucre du lait) est en général due à une déficience de production de la lactase. Ce déficit de production peut être lié à un polymorphisme génétique (mutation). Elle peut aussi être temporaire à la suite d’une gastro-entérique ou d’un SIBO.
L’intolérance au lactose peut être mise en évidence via un test respiratoire ou via le protocole FODMAPs.
Intolérance(s) aux FODMAPs
Les FODMAPs sont des sucres naturellement présents dans les aliments qui peuvent induire des symptômes en cas de mauvaise absorption.
Le protocole FODMAP a pour but d’aider les personnes à identifier si elles présentent des intolérances alimentaires à ces sucres, et si oui, en quelles quantités.
3 personnes sur 4 souffrants du SII sont sensibles aux FODMAPs. En revanche, si 75 à 80% des personnes qui le suivent voient de nettes améliorations, ce n’est pas le cas de tout le monde.
De plus, le régime pauvre en FODMAPs mais pas le Graal et ne suffit généralement pas à lui seul.
L’intolérance à l’histamine
Certaines personnes peuvent être intolérantes à certains aliments d’aliments riches en histamine ou en tyramine. Ces substances se trouvent dans de nombreux aliments comme le poisson, les fromages fermentés, les salaisons ou dans le chocolat.
Les principaux aliments riches en histamine et tyramine ou histamino-libérateurs sont (7) :
- Aliments histamino-libérateurs : oeufs, chocolat, fraise, poissons, crustacés, tomates, ananas
- Aliments riches en histamine : choucroute, fruits de mer, produits fermentés, hareng, thon, saucisson
- Aliments riches en tyramine : gruyère, poissons fumés, saucisses, chocolat
L’intolérance à l’histamine est toujours secondaire à une dysfonction : hyper-oestrogénie, SIBO…
Certains probiotiques contiennent des souches de bactéries productrices d’une enzyme convertissant l’histidine (acide aminé) en histamine. Si vous faites une cure de probiotiques contenant ces bactéries alors que vous êtes sensible à l’histamine, vos symptômes vont s’aggraver. En revanche, d’autres souches sembleraient pouvoir augmenter la production de diamine oxydase. Il est encore trop tôt pour identifier toutes les souches spécifiques mais des recherches sont en cours (13;14)
Plus d’infos ici.
Intolérances alimentaires, tout est une question de dose
Les doses tolérées des aliments varient selon :
-
- Les moments de la journée où l’aliment est ingéré
- La composition totale du repas. Par exemple, le fructose des fruits est faiblement absorbé au niveau de l’intestin grêle. En revanche, s’il est consommé avec du glucose (autre sucre présent entre autres dans les fruits), son absorption augmente. C’est pourquoi dans le régime FODMAP, les fruits ayant un excès de fructose par rapport au glucose sont déconseillés durant les phases 1 et 2.
- De la quantité ingérée
1 personne sur 5 semble être touchée par une ou plusieurs intolérances. Heureusement, la plupart n’expérimentent que des symptômes légers et savent reconnaitre l’aliment en cause : un verre de lait, la peau des poivrons ou des tomates, les kiwis (même si souvent due à une réaction croisée avec le latex)…
Intolérances alimentaires, les causes possibles
Je le répète afin d’être sur que vous vous en souveniez: les intolérances alimentaires n’impliquent pas le système immunitaire mais sont dues à d’autres mécanismes.
- Manque de l’enzyme spécifique nécessaire à la digestion de l’aliment. Ce déficit peut être lié à un polymorphisme génétique par exemple.
- Syndrome de l’intestin irritable dont il faudra chercher la/les causes : SIBO? Dysbiose de fermentation? De putréfaction? Hyperperméabilité intestinale?
- Foie « surchargé »
- Stress ou facteurs psychologiques (12). Parfois, la simple pensée d’un aliment peut vous donner la nausée. Cela fait souvent suite e à une indigestion à cet aliment dans le passé qui peut disparaitre au cours du temps.
Les tests d’intolérances sont-ils fiables ?
Je me souviens d’une patiente qui était venue me voir, résultats des tests en main. Elle me les montrait fièrement, elle était pourtant intolérante à presque tous ! Son alimentation tournait autour d’une dizaine d’aliments depuis des mois !
D’un point de vue purement médical ces tests sont décriés, à l’exception du test respiratoire visant à déterminer l’intolérance au lactose.
Voyons pourquoi.
Comment fonctionnent les tests d’intolérances et quels sont ses limitations ?
Après avoir subi une extraction aqueuse, des constituants alimentaires sont fixés à la surface de cupules, qu’on remplit avec une petite quantité de sérum de la personne à tester. On observe ensuite s’il y a présence d’anticorps, les immunoglobulines G (IgG), dirigées contre ces constituants et leurs quantités.
Les 4 problèmes majeurs des tests d’intolérances :
#1 Ils ne différencient pas le type d’IgG
Il existe en effet 4 sous-classes d’immunoglobulines G : les IgG1, les IgG2, les IgG3 et les IgG4 qui ont toutes des fonctions biologiques distinctes.
Ainsi, si les IgG1 peuvent bien être responsables d’une réaction immunitaire d’intolérance, les IgG4 jouent un rôle inverse : de nombreuses études ont pu mettre en évidence qu’ils sont produits pour permettre l’acquisition de la tolérance alimentaire, et non de l’intolérance. Les IgG4 se comportent comme des anti-inflammatoires et ne devraient donc pas être associés à une réaction erratique de l’organisme. (6)
#2 Ils ne représentent pas la « réalité »
Ces tests mesurent ensuite la présence d’IgG dans leur ensemble. Il s’agit d’une démarche in vitro, c’est à dire hors de l’organisme. Or, on ne peut pas considérer que la réaction qui a lieu dans une éprouvette est la même que celle qui a vraiment lieu dans notre corps.
De plus, ils ne reflètent que ce qui se passe à un instant t dans votre corps. En effet, selon le moment de la journée, les autres aliments composant le repas, votre niveau de santé… vous ne réagirez pas de la même façon aux aliments.
#3 Les réactifs alimentaires utilisés ne représentent pas l’aliment lui même
Pour réaliser ces tests on utilise des extraits de protéines alimentaires. Ils sont choisis par les laboratoires et ne sont soumis à aucune réglementation scientifique.
Par exemple, si l’on teste la tolérance à la pomme, de nombreuses imprécisions subsistent : De quelle pomme s’agit-il ? Quelle variété a été utilisée ? La pomme a-t-elle été cuite ? Quelle est la nature des protéines extraites et fixées pour rechercher des IgG ?
#4 Il existe une grande disparité entre les résultats
Selon les laboratoires, les extraits de protéines alimentaires utilisés peuvent être différents. Aussi, vous pouvez avoir des résultats différents d’un laboratoire à un autre.
De plus, l’aliment est un condensé de molécules étrangères à notre organisme. Le système immunitaire va donc forcément réagir. C’est ce que l’on appelle la leucocytose digestive. C’est donc normal d’avoir une petite élévation d’IgG. Ce qui ne l’est pas c’est quand votre concentration en certains types d’IgG explose.
MAIS,
ces tests de biologie fonctionnelle ont toutefois un intérêt. Ils permettent de mettre en avant un leaky gut syndrome (= une hyperperméabilité intestinale).
Aussi, en cas de réponses aux IgGs positifs et en fonction du degré de positivité, les aliments pourront être éliminés temporairement avant d’être réintroduits selon un protocole précis. Il faudra en parallèle travailler sur le nerf de la guerre: l’hyperperméabilité intestinale.
La maladie cœliaque, allergie ou hypersensibilité ?
Les cœliaques peuvent ingérer du gluten sans risquer le choc anaphylactique. En revanche, il est fortement déconseillé puisque la moindre de traces de gluten va induire une sécrétion d’anticorps vis-à-vis du gluten, mais également une destruction des cellules épithéliales par les globules blancs (et on par des anticorps). Ce phénomène engendre une atrophie villositaire.
Une maladie cœliaque non prise en charge (la personne continue de consommer du gluten) augmente le risque infertilité, de fausse couche, de maladies du foie, de développer un lymphome ou un cancer de la lymphe (1).
La maladie cœliaque est donc classée comme hypersensibilité alimentaire et maladie auto-immune car le corps se détruit lui-même lors de la consommation de gluten.. Elle touche 0.5 à 1% de la population selon l’endroit où l’on se trouve au monde (2). 1 personne sur 20 ayant le SII aurait la maladie cœliaque (1).
L’hypersensibilité au gluten non cœliaque
L’hypersensibilité au gluten non cœliaque (SGNC ou HSGNC) bien que controversée, semble pourtant être réelle. Cependant, son diagnostic est seulement basé sur l’exclusion de la présence d’une maladie cœliaque et se fait donc par défaut (9). Elle toucherait près de 10% de la population française, voire 1 personne sur 3 chez les personnes atteintes du SII.
Elle se caractérise par la présence de symptômes identiques à la maladie cœliaque et liés à l’ingestion de gluten. En revanche, il n’y a ni sécrétion d’anticorps contre cette protéine ni lésions intestinales.
Plus d’infos ici.
Différences entre intolérances, hypersensibilités et allergies alimentaires, à retenir
Il ne faut pas confondre hypersensibilité, allergie et intolérance alimentaire.
En cas d’allergie, l’aliment contenant l’allergène devra être éliminé. L’allergie peut être mortelle mais est heureusement facile à identifier et est moins fréquente que les intolérances alimentaires. La moindre trace de l’allergène entrainera des symptômes. Les allergies sont diagnostiquées par le corps médical vie des prises de sang (IgE) et des tests cutanés.
Les hypersensibilités alimentaires, au même titre que l’allergie induisent une réponse du système immunitaire. En revanche, les anticorps (si sécrétion il y a) sont différents. Elles peuvent être mise en évidence par une prise de sang. En pratique, je fait souvent doser les 5 IgGs principaux (caséine, beta lactoglobuline, gluten, blé, ovoalbumine et parfois soja) associé à la LBP et/ou la zonuline fécale (marqueurs de l’hyperperméabilité intestinale). L’éviction temporaire toujours suivi de tests de réintroduction seront possibles. Il faudra TOUJOURS travailler sur la perméabilité intestinale.
Les intolérances alimentaires n’impliquent pas le système immunitaire mais sont liés à divers mécanismes : polymorphisme génétique, manque d’enzymes par déficit de production ou manque d’activation, d’une dysbiose (déterminer le type).
Besoin d’aide? N’hésitez pas à me contacter ou prendre RDV.
Sources
- Food intolerance management plan, Dr Sue Sheperd et Dr Peter Gisbon, (livre)
- Naiyana Gujral, Hugh J Freeman, and Alan BR Thomson (14 Novembre 2012). Celiac disease: Prevalence, diagnosis, pathogenesis and treatment. World J Gastroenterol; 18(42): 6036–6059. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3496881/
- Allergène alimentaires https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Allergene-alimentaire
- Les allergies alimentaires https://www.ameli.fr/loire-atlantique/assure/sante/themes/allergie-alimentaire/definition-symptomes-evolution
- Podcast #171 GI testing, diversity in our food and balance protocol, Dr Anthony G.Beck, The Model Health show
- https://www.julienvenesson.fr/fiabilite-test-intolerance-alimentaire-allergie/
- Association française de formation médicale continue en hépato-gastro entérologie https://www.fmcgastro.org/postu-main/postu-2013-paris/textes-postu-2013-paris/allergie-et-intolerance-alimentaire-chez-ladulte/
- Communauté d’intérêts Suisse de l’intolérance à l’histamine https://www.histaminintoleranz.ch/fr/introduction.html
- https://www.initiativegluten.com/diagnostic-de-lhypersensibilite-au-gluten-non-coeliaque-des-avancees-a-petits-pas/
- Natural Treatment Solution for Hyperthyroidism and Graves’Disease, Eric M.Osansky, livre
- The total Food Allergy health and diet guide, Alexandra Anca, livre
- David J. Pearson, (juillet 1985) Food Allergy, Hypersensitivity and Intolerance J R Coll Physicians Lond; 19(3): 154–162. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5371141/?page=2
- Qu’est ce que l’intolérance à l’histamine, 24 janvier 2019 https://optimizzation.com/intolerance-histamine/?fbclid=IwAR1xbLuB13Jxbx-sHP92fTyRKBZ24uQOl_eujO3cyf-BSNCJSYWlQVLT680
- Weronika Barcik, Marcin Wawrzyniak, Cezmi A Akdis , Liam O’Mahony (octobre 2017). Immune regulation by histamine and histamine-secreting bacteria Curr Opin Immunol ;48:108-113 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28923468/
Un commentaire
Ping :