Maladie cœliaque V.S sensibilité au gluten
Je constate en consultation qu’il existe une confusion entre maladie cœliaque (MC) et la sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC).
En effet, de nombreuses personnes me disent ne pas être intolérantes au gluten car « la prise de sang était négative ».
Qu’est ce que le gluten
Le gluten est une protéine divisée en deux groupes protéiniques : les glutélines et les prolamines. Les prolamines sont un ensemble de protéines de stockage présentes dans les graines de céréales. Dans le blé, ses dérivés (blé khorasan dit kamut, triticale) et l’épeautre la prolamine est présente sous forme de gliadine, dans le seigle sous forme de sécaline, dans l’orge d’hordénine.
L’avoine contient de l’avénine qui ne déclenche généralement aucune réaction chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque. Toutefois, au risque élevé de contamination croisée, l’avoine doit être évitée si elle n’est pas certifiée sans gluten et si elle est mal tolérée.
Sachez que le dosage (probablement) effectué par votre médecin est le dosage des anticorps anti-transglutaminase.
Ce dosage permet d’écarter ou non une éventuelle MC. Si le dosage est positif, une biopsie (un prélèvement de l’intestin grêle réalisé au cours d’une fibroscopie) sera probablement réalisée pour confirmer le diagnostic.
Si le résultat est négatif, et que vous consommiez du gluten au moment de la prise de sang, alors il est très peu problème que vous ayez la MC.
Pour rappel, la MC est une maladie à action auto-immune, et le seul traitement est l’exclusion du gluten à vie.
Toutefois, le dosage des anticorps anti-tTG, ne permet pas d’écarter une sensibilité envers le gluten.
La SGNC est un trouble lié à l’ingestion du gluten en l’absence d’allergie au blé ou de maladie cœliaque. Les mécanismes de ce trouble ne sont pas parfaitement identifiés, mais le rôle du système immunitaire et l’hyperperméabilité intestinale pourraient en être à l’origine (Di Sabatino & Corazza, 2012; Lundin, 2014).
Il existe un chevauchement entre le SII et la sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) (Makharia et al., 2015)
Bien que la SGNC fasse encore débat au sein de la communauté scientifique et qu’elle est généralement autodiagnostiquée par les personnes, elle est de plus en plus reconnue.
Pour la petite histoire, le concept a été introduit en 1978 par une étude de cas publiée dans the Lancet (journal scientifique reconnu) (Ellis & Linaker, 1978). Les auteurs décrivent comment l’éviction du gluten chez une femme de 43 ans a mis fin à ses diarrhées, douleurs et distension abdominales chroniques en 4 jours. À noter que l’ensemble des examens médicaux menés n’avaient rien révélé d’anormal et qu’aucun traitement antibiotique n’était parvenu à stopper ses symptômes. La réintroduction du gluten dans l’alimentation de la patiente induisait l’apparition rapide de ses symptômes.
Cette « expérience » a été menée chez 8 autres femmes, et les résultats obtenus étaient identiques : l’éviction du gluten seule mettait fin aux symptômes digestifs sans anomalies identifiées au préalable (Cooper et al., 1980).
En pratique, de nombreuses personnes se sentent mieux après avoir limiter ou stopper la consommation de gluten.
Toutefois, il faut prendre du recul face à ces améliorations qui s’accompagnent souvent d’autres mesures hygiéno-diététiques prises.
De plus, la source alimentaire principale de gluten est le blé, or d’autres composés tels que les inhibiteurs alpha-1 anti-trypsine, les lectines ou biens les fructanes (faisant partie des FODMAPs) peuvent aussi induire des symptômes.
Pistes pour soulager les symptômes liés à l’ingestion de gluten en cas de SGNC
Probiotiques
Le microbiote intestinal semble avoir un impact sur la digestion du gluten. Certaines souches des genres Bifidobacterium (B.longum et B.bifidum) et Lactobacillus (L.delbrueckii et L.plantarum) sont capables de digérer la gliadine (Francavilla et al., 2017). Aussi, l’usage de ces souches peut-être une voie thérapeutique, d’autant plus qu’une alimentation sans gluten induit une diminution de ces deux genres (Jérôme Manetta, 2018).
Enzymes digestives
Les enzymes digestives sont des « ciseaux » qui découpent les aliments afin que l’on puisse les absorber.
Le complexe breveté Tolerase-G® est composé de peptidase spécifique à la digestion des prolines, et donc du gluten, qui peut être très intéressant dans le cadre de la SGNC. Vous pouvez vos procurer ces enzymes sur le site de Nutrixeal ou Energetica Natura (-10% sur votre commande via le code X0029034) nom du produit Gluterase.
Alimentation
Manger sans gluten est de plus en plus facile. Certes, cela demande de changer ses habitudes, mais c’est possible! Pour vous aider, j’ai créer plusieurs ebooks donc un livre de recettes 100% sans gluten !
À retenir
- Ce n’est pas parce que vous n’avez pas la maladie cœliaque que vous tolérez sans problème le gluten;
- Les bénéfices observés à la suite de l’arrêt de la consommation du gluten ne sont pas toujours liés au gluten en soi ;
- L’éviction temporaire du gluten peut apporter un confort digestif. La réintroduction des aliments sources de gluten progressive est conseillée pour déterminer le seuil de tolérance ;
- L’arrêt du gluten a un impact sur le microbiote intestinal, notamment parce que les aliments sources de gluten sont aussi source de fructanes qui est un prébiotique (favorisent le développement des bactéries « bénéfiques » dans l’intestin ;
- Limiter sa consommation de gluten n’est pas une mauvaise idée (et reste conseillée dans certaines situations comme la présence de maladie auto-immune), mais cela ne doit pas se faire au détriment de produits labélisés « sans gluten » bourrés d’additifs et conservateurs ;
- Si vous êtes sensible au gluten, vous pouvez vous supplémenter en enzymes spécifiques.
Vous êtes SGNC?
Je vous partage dans cet article mes meilleures astuces pour limiter le gluten au quotidien

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