L’iode, causes de déficits et sources alimentaires

L’iode est un nutriment qui est trop peu abordé qui est pourtant important et même crucial à notre santé, et dont le déficit est très trop fréquent.

Pour faire face à cette carence le sel à usage domestique (sel la Baleine) est enrichi en iode depuis 1952. Malheureusement, les déficits sont encore trop fréquents, notamment chez les personnes vivant en centre de France ou en régions montagneuses.

Parce que le déficit en iode induit de nombreuses conséquences, l’Union Européenne a même financé le projet EUthyroid afin d’avoir une idée plus précise du taux d’iode et des affections thyroïdiennes de la population.

En consultation, je constate que 90% des personnes réalisant le dosage de l’iode ont des taux insuffisants. Certes, j’ai un biais car on peut consulte rarement quand tout va bien, mais c’est quand même préoccupant.

 

L’iode, ses rôles

L’iode est un micronutriment vital à la santé thyroïdienne car c’est l’une (avec la tyrosine, acide aminé issu des protéines) des matières premières des hormones thyroïdiennes.

Avoir des fonctions thyroïdiennes optimales est crucial pour la santé.

Pourtant, l’iode ne sert pas qu’à la thyroïde. Son deuxième rôle important concernant surtout la femme, puisqu’après la thyroïde, ce sont les ovaires qui contiennent le plus d’iode.

L’iode joue un rôle capital dans la reproduction et la fertilité.

L’iode « combat » l’hypersœstrogènie, c’est-à-dire l’excès d’œstrogènes. A noter que l’excès d’œstrogènes n’est pas uniquement lié à une production en excès.

Les études ont montré que des taux d’iode optimaux ont un effet protecteur contre les cancers (Winder et al., 2022) dont le cancer du sein (Aceves et al., 2009) !

 

Conséquences d’un déficit en iode

La carence en iode mettant à risque de troubles thyroïdiens, les symptômes d’hypo/hyperthyroïdie devront mettre sur la piste.

Les effets de la carence en iode seront majorés par un déficit en sélénium (Beard et al. 1998).

 

Besoins journaliers en iode

• Femme et homme : 150 µg/j
• Femme enceinte et allaitante : 200 µg/j

 

Population à risque de déficit

Les personnes consommant pas/peu de produits de la mer et produits laitiers ou suivant un régime pauvre en sel sont plus à risques. Les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants sont particulièrement affectés par les déficits en iode (Winder et al., 2022)

Le lieu de vie va aussi impacter notre statut en iode.

 

Dosage de l’iode

L’iode se dose dans les urines soit via les premières urines du matin, ou (dans l’idéal), via le recueil des 24h.

Les taux optimaux sont entre 100 et 300 ug/L.

Le dosage est indispensable chez la femme en désir de grossesse ou enceinte. Toutefois, je recommande de vérifier son statut en iode au moins une fois pour voir où l’on se situe. En cas de troubles thyroïdiens, d’antécédents familiaux ou personnes de cancer du sein, d’alimentation pauvre en iode, ce taux doit être régulièrement vérifié.

En France, les normes laboratoire sont souvent à 100 ug/L. Or, l’OMS recommande des taux supérieurs:

• Femmes enceintes 150 et 249 ug/l
• Femmes allaitantes >100 ug/l
• Adultes et enfants à partir de 6 ans 100-299 ug/l

 

Sources alimentaires d’iode

Tableau présentant les sources alimentaires d’iode

A savoir : l’iode est détruit à la cuisson. Aussi, si vous cuisez des produits vous n’aurez que très peu d’iode.

Les produits laitiers sont sources d’iode car le pis des vaches et les équipements pour le traitement du lait sont souvent lavées avec des solutions d’iode. De plus, la nourriture donnée aux vaches peut également être enrichies en iode. Aussi, 40% des apports en iode en France proviennent des produits laitiers.

 

 

Si vous vous posez la question (on me la pose souvent), non, la spiruline ne contient pas d’iode. La spiruline est une cyanobactérie, pas une algue.

 

Supplémentation en iode

En cas de déficit, une supplémentation en iode sera nécessaire. Personnellement, je préfère l’iode en format liquide, comme proposé par energetica natura.

 

Pour aller plus loin

Je vous invite à regarder le reportage Demain, tous crétin ? (ARTE) qui montre comment un déficit en iode impacte notre QI, et pourrait être l’une raisons expliquant la diminution du QI en France chez les enfants.

 

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions !