La nutrition, pourquoi c’est si compliquée ?

« Je ne sais plus quoi manger ».

 

On entend aujourd’hui tout et son contraire et c’est vrai, c’est parfois difficile de démêler le vrai du faux.

La surabondance d’informations, la multitude de produits au rayon diététique couplés à un marketing alimentaire féroce, on ne sait plus où donner de la tête !

Voici un article qui a pour but de vous aider à comprendre qu’il est parfois utile de revenir aux bases et d’arrêter de chercher l’alimentation parfaite, car cela n’existe pas !

Le gras, ennemi public n°1. Ah, non pardon, en fait c’est le sucre !

Dans les années 60, on constate une émergence des maladies cardiovasculaires. Le sucre et le gras sont suspects. L’industrie du sucre prend peur, et finance des études pour prouver que c’est le gras qui est en cause. Et voilà, c’est scientifiquement prouvé : manger trop gras est mauvais pour la santé. Ces études ne sont pas fausses, mais vous vous doutez que s’il on chercher à prouver que l’excès de quelque chose est mauvais, vous y arriverez. Et voilà pourquoi le gras, spécialement les acides gras saturés ont été officiellement déclarés ennemi public n°1.

Et ce n’est qu’un exemple de confusions parmi d’autres.

 

Le problème aujourd’hui, c’est qu’on nous dit beaucoup de choses et que nous les absorbons tel quel. Alors on se retrouve un jour en se disant, « la nutrition, c’est trop compliquée! On me dit que le beurre c’est mauvais et qu’il faut mieux consommer de la margarine, et le lendemain, j’entends que la margarine est un produit transformé, que c’est mauvais, et qu’il vaut mieux consommer de l’huile de coco ! Je suis perdu.e ! »

 

Vous avez raison, la nutrition est une science jeune et il est difficile de réaliser des grandes études. Si l’on veut prouver l’effet d’un aliment sur la santé, il va falloir le tester sur un grand nombre de personnes. Or, chacun est différent : niveau de stress, activité physique, alimentation, génétique, métabolisme. Etudier un seul facteur est très compliqué.

Se pose aussi la question de faisabilité. Si l’on suspecte que la consommation excessive d’un aliment est néfaste pour la santé, le faire tester sur des sujets n’est pas très éthique.

 

Revenons aux bases

Il est essentiel de revenir aux bases, et d’arrêter de croire que tel ou tel aliment, que des cures de jus achetés sur internet à prix exorbitants, que le dernier complément alimentaire miracle va faire me maigrir/m’aider à retrouver de l’énergie/nettoyer mon corps….

NON !

Si cela était vrai, on ne connaîtrait pas cette épidémie de diabète, et la moitié de la population française ne serait pas en surpoids !

 

Les bases d’une alimentation saines sont soit oubliées, soit pas très tendances. Si je vous dis que boire de l’eau est essentiel, vous vous dites, ok, mais ce n’est pas très fashion. Pourtant, c’est la vérité !

Si je vous dis, bouger ! Beaucoup me répondent,  « c’est facile de dire ça, mais je suis assis toute la journée à cause de mon travail ! ».

Il suffit de prendre quelques bons réflexes. Mettez une alarme et obligez-vous à vous lever. Etirez-vous toutes les heures, allez chercher de l’eau, prenez le soleil… Ça peut être ennuyeux au début, mais faites-moi confiance, les bénéfices sont grands !

Attention, nombreux sont ceux qui se disent, « je cours 3 fois par semaines, je suis actif ! » Désolé de vous décevoir, c’est un peu plus compliqué que ça…

Certes, aller faire du sport c’est très bien ! Mais il y a une différence entre activité physique et sport. Il est important de se bouger tous les jours. Par exemple marcher, faire le ménage, le jardinage, aller au travail à vélo ou sortir un arrêt de plus tôt du métro.

 

Ayez une critique scientifique

Ne gobez pas tout ce que l’on vous dit ! Même si cela vient d’une étude. Pourquoi ? Car vous ne savez pas comment a été réalisée l’étude et surtout, par qui elle a été financée.

Je m’explique.

On peut prendre un groupe de personnes, leur donner un aliment pendant une semaine et évaluer l’effet. Or le groupe de personne peut être trop petit et ne pas refléter l’ensemble de la population (même tranche d’âge, même milieu socio-culturel…). Les sujets  peuvent avoir aussi été regroupés dans un cadre agréable sans stress pendant l’étude… bref, pas totalement la « vraie vie » ! Le contexte de l’étude joue un rôle important dans les résultats, le financement de l’étude aussi.

Comment avoir des infos de sources fiables alors ?

La clé est de varier les sources. Ne vous contentez pas de lire une seule étude ou un seul bouquin, et de penser que ce qui est écrit est la vérité absolue. Comme dans beaucoup de domaines, les points de vue divergent. Multipliez vos lectures, vérifiez l’auteur et la fiabilité de la source.

Tout le monde se permet de parler de nutrition, des milliers de vidéos circulent sur YouTube, sans parler des articles sur le web. Dr Google vous mènera toujours à un régime restrictif, ou vous dira que ce que vous mangez vous mène tout droit au cancer.

La nutrition ne se résume pas à « c’est bien, ou, ce n’est pas bien », c’est un peu plus complexe. C’est pour ça qu’il y a des diététiciens nutritionnistes. Méfiez-vous des conseils alimentaires que d’autres professionnels de santé vous diront. Ils peuvent être utiles, mais ils ne sont pas toujours pertinents.

J’entends encore ma mère revenir de son rendez-vous chez son rhumatologue suite à une fracture de la malléole au ski : « je dois manger beaucoup de produits laitiers, mais surtout pas de soja car cela donne le cancer du sein ». Malheureusement, ce n’est pas aussi tout blanc et tout noir!!

A chacun sa spécialité. Je ne vais pas dire à un kiné quels exercices donner à un patient. Alors laissez les questions d’alimentation aux professionnels dont c’est le métier.

 

Le terme nutritionniste n’est pas règlementé. Seul le titre diététicien nutritionniste vous assure que la personne a suivi une formation de deux ans reconnu par l’Etat.

 

Certes, comme tout professionnel de santé, nous ne sommes pas d’accord sur tout. Aussi, trouvez celui qui vous correspond, avec qui vous vous sentez à l’aise et faites-lui confiance. Un régime alimentaire doit être adapté à chacun et personnalisé.

L’alimentation est importante, oui, mais de nombreux autres facteurs sont à prendre en compte. Je doute que docteur Google vous demande comment se passe vos journées, si vous avez des problèmes personnels ou professionnels qui engendrent du stress, si vous avez eu des troubles alimentaires ou avez déjà fait des régimes restrictifs. Vous demande-t-il si vous avez une bonne libido, des règles régulières… ?! Ne tombez pas dans le piège!

 

Marketing & industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire a bien compris le business derrière l’alimentation saine.

 

Suite à ma licence en nutrition, j’avais pour objectif d’intégrer une école d’ingénieur agroalimentaire dans le but de créer des produits sains à échelle industrielle. Un stage dans le milieu m’a fait réaliser que la priorité dans ce milieu, c’est de faire du profit. Cela ne correspondait pas à mes valeurs, et j’ai tout arrêté.

Ne vous laissez pas berner par des packagings attirants vous promettant des bienfaits extraordinaires. Méfiez-vous des 0% ou sans sucres ajoutés bien souvent bourrés d’additifs ou d’édulcorants.

De plus, méfiez-vous du Nutri-score. J’ai beaucoup travaillé dessus puisque l’un de mes objectifs de stage était de mettre en place ce système pour les produits de la compagnie pour laquelle je travaillais. Le nutri-score ne prend pas en compte la qualité du produit, ni la teneur en minéraux ou vitamines qu’il contient. Il s’intéresse essentiellement aux macros (protéines, lipides, glucides) et au sel. C’est encore une vulgarisation de la nutrition poussée à l’extrême qui devrait être remplacée par une éducation nutritionnelle dès le plus jeune âge à l’école.

 

 

Je ne comprends toujours pas pourquoi on nous apprend à jouer de la flûte, mais pas à faire la différence entre un produits sain et un produit transformé.

Lors d’intervention dans des écoles, j’ai pu constater à quel point les enfants sont complètement déconnectés de la nature des produits. Par exemple, pour certains, les frites sont des légumes, les betteraves poussent en cube, les nuggets sont des morceaux de poulet, les jus de fruits industriels sont des fruits…. Vous trouvez ça normal ? Moi non.

 

Parlons un peu des superaliments

Ils fleurissent dans les rayons diététiques des supermarchés. On trouve l’açai ou encore le maca. Ils sont certes bourrés d’antioxydants, de vitamines, de minéraux et autres, mais ils viennent de l’autre bout de la planète. Quand on sait que les baies (myrtilles, mûres…) sont toutes aussi efficaces, pourquoi acheter un açai bowl à 15 euros plutôt que d’aller chez l’épicier du coin acheter un demi kilo de baie et de les manger en snack avec un yaourt nature et quelques noix ?!

 

 

Je ne suis pas contre ces produits, il m’arrive d’en consommer, mais pas souvent. J’ai arrêté la viande pour des raisons écologiques, ce n’est pas pour me gaver de baies ayant parcourues des milliers de kilomètres pour arriver dans mon assiette !

Je n’aime pas le terme de superaliments, car cela sous entends que ces aliments seraient dotés de pouvoirs magiques. Or, aucun aliment n’est capable à lui tout seul, de vous donner santé et énergie. En revanche, je suis persuadée que certains aliments sont extrêmement bénéfiques. On les nomme les alicaments.

Liste d’alicaments ? (liste non-exhaustive et présentant des produits pouvant être cultivés en France )

    • L’eau
    • Les fruits et légumes locaux et de saison, pour leur richesse en vitamines et minéraux
    • Les bonnes graisses que l’on trouve, entre autre, dans les oléagineux
    • Les œufs de poules de plein air ayant eu une alimentation riche en oméga-3
    • Les graines de chanvres, de lin…
    • Le miel (non chauffé)
    • les baies

Moins fashion ? Pourtant tout aussi « efficaces ».

 

Pour conclure

Ayez une critique scientifique. Gardez à l’esprit que nous sommes uniques. Ce qui « marche » sur la voisine, ne « marchera » peut-être pas pour vous.

Prenez du recul. N’accordez pas de l’importance à des sites ou études douteuses. La médiatisation et la vulgarisation de la nutrition a permis de sensibiliser la population à l’importance d’une alimentation saine. C’est une bonne chose, mais on observe parfois des comportements extrêmes, tel que l’orthorexie.

Revenez aux bases : si un aliment a plus de 5 ingrédients, reposez-le. Achetez des produits bruts, simples, que notre corps connait. Vous ne pouvez pas trouver un des ingrédients d’un produit dans la nature ? Alors ne l’achetez pas.

 

 

Une des raisons pour lesquelles j’ai créé ce blog, est de permettre à n’importe qui d’avoir des informations les plus neutres possible. Je me base sur de nombreuses sources scientifiques. Je vous partage des sources scientifiques ou des podcasts/reportages/livres qui m’ont plu. N’en choisissez pas un seul. A l’image de votre alimentation, la diversité compte !

J’espère que cet article vous a plu.

Pour toutes questions, commentaires, demandes, n’hésitez pas à me contacter. Je vous répondrai avec grand plaisir.

 

 

A retenir

    • Consommez de saison des produits bruts et locaux au maximum
    • Evitez les produits ultra-transformés
    • Si vous êtes omnivore, regardez l’origine des produits animaliers que vous achetez
    • Méfiez-vous des informations catégoriques des allégations santé non véridiques
    • Faites-vous plaisir, ne cherchez pas à consommer un produit 0% que vous n’aimez pas dans le seul but d’éviter le gras.
    • Variez vos sources d’informations
    • Si vous avez besoin de conseils, consultez un professionnel spécialiste

Le plus important : revenez aux bases : buvez de l’eau, mangez des produits frais, bougez et variez votre alimentation!

 

 

 

Pour aller plus loin :

  • Podcasts :
    • Sois sage et parle fort sur les fake news, Marie La Graine
    • Sans filtre, interview du Pharmachien
    • Qui consulter ? Au mieux de ta forme, Lisa Salis
  • Sites internet
    • Extenso, Centre de référence sur la nutrition de l’université de Montréal
    • Papilles et pupilles, vous trouverez une section super aliments, ou vous pourrez vous inspirer.
  • Livres
    • The diet myth, Tim Spector
  • Documentaire
    • The Game changer

 

Téléchargez gratuitement l'extrait de mon ebook sur le régime pauvre en FODMAPs (recettes inclues)
We respect your privacy.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Téléchargez GRATUITEMENT l'extrait du guide sur le régime pauvre en FODMAPs
Et recevez chaque mois la Newsletter mensuelle
0 Partages
Partagez
Partagez